SAMEDI 11 JANVIER 20H30

UN VRAI BONHOMME
de Benjamin Parent
(France - 2020 - 1h28)
avec Thomas Guy, Benjamin Voisin, Isabelle Carré

RENCONTRE AVEC BENJAMIN PARENT

BANDE ANNONCE




Tom, un adolescent timide et sensible, s’apprête a faire sa rentrée dans un nouveau lycée. Pour l’aider à s’intégrer, il peut compter sur les conseils de Léo, son grand frère et véritable mentor. Léo va s’employer a faire de Tom un mec, un vrai, mais son omniprésence va rapidement se transformer en une influence toxique.
Tom va devoir batailler pour s’affranchir de l’emprise de Léo et trouver son propre chemin….
La réussite d’Un vrai bonhomme tient à ce que le réalisateur Benjamin Parent et son co-auteur Théo Courtial parviennent à rendre parfaitement crédibleà l’écran la présence de cet absent. Il n’est pas seulement visible du seul Tom, il l’est aussi du spectateur très empathique. Et c’est évidemment grâce au jeu et à la présence du bluffant Benjamin Voisin
que ce parti pris fonctionne. On croit sans problème à leurs rires et à leurs engueulades, à leurs corps qui courent à l’unisson, parfaitement chorégraphiés. Tout simplement parce que tout comme Tom, on éprouve du chagrin à laisser partir Léo trop vite.
Cette relation imaginaire rassurante va peu à peu se compliquer et devenir de plus en plus difficile à vivre dès lors que les choix amicaux de Tom seront différents de ceux préconisés, voire imposés par Léo. Il devient ainsi pote avec l’atypique JB (Nils Othenin Girard,
découvert dans Simon et Théodore et toujours aussi attachant) qui a une sensibilité proche de la sienne, et tombe amoureux de sa demi-soeur Clarisse (Tasnim Jamlaoui). Mais Léo se fâche, reproche à son frère de ne pas être à la hauteur comme lui, de ne pas être lui, ne
pas être un vrai mec en somme. Car le réalisateur, qui reconnait «être habité depuis
longtemps par le sujet de la masculinité et la façon de se défaire de cette injonction» interroge subtilement dans Un vrai bonhomme sur ce qu’est être un homme aujourd’hui et comment un homme se construit. Il a la délicatesse de le faire de manière détournée, ni
frontale, ni brutale, grâce à l’observation du parcours d’émancipation étonnant d’un jeune homme attachant.
Un vrai bonhomme est donc une bouleversante dramédie sur le travail de deuil et la nécessité de prendre sa place au monde, sans plus avoir besoin de vivre dans l’ombre et le souvenir d’un être cher.
Le Blog du cinéma, Sylvie-Noëlle

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