8 janvier Beijing Stories

VENDREDI 8 JANVIER 21H 
BEIJING STORIES de Pengfei Song
(Chine - 2016 - 1h15) avec Ying Ze, Luo Wenjie
Meilleur film Fedeora, Venise 2015
PROJECTION SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR ET L’ACTRICE YING ZE

Bande Annonce

Beijing. 23 millions d’habitants et une croissance urbaine démesurée. Sans cesse des quartiers sont détruits et reconstruits pour la nouvelle classe moyenne. Pour gagner sa vie, Yong Le récupère des meubles usagés dans les maisons abandonnées. Xiao Yun, elle, danse dans un bar. Tous deux habitent la "ville souterraine" et rêvent d’en sortir. Jin, lui, a sa maison. Il rêve pourtant d'ailleurs. Son quartier va être détruit. Il a accepté de partir mais il doit d’abord vendre sa maison à un prix décent.Trois rêves, trois destins, trois histoires de la ville. De la Chine d’aujourd’hui.
En 1953, Yasujiro Ozu s’attachait à peindre le portrait d’une nouvelle génération japonaise à travers Voyage à Tokyo, internationalement connu sous le nom de Tokyo Story. Ce chef d’œuvre s’attachait à marquer la transition entre un monde de la tradition et un monde de la règle, un monde régi par la famille et autre, accéléré et régi par le marché. L’hommage rendu par Pengfei à Ozu à travers Beijing Stories est aussi pertinent à l’image que dans la mélancolie qu'il distille. De l’image, nous retiendrons ces compositions aux lignes géométriques affirmées, marquant la transition brusque entre brumeuse et vaste nature chinoise sur laquelle se referme à présent des espaces urbains confinés, à l’éclairage net et sans mystère. 
Au-delà, se révèlera la délicatesse d’un cinéaste discret, usant de façon récurrente de la transparence des vitres et du reflet des miroirs, comme pour mieux préserver la pudeur et la dignité des acteurs. Véritable cinéma du désir et de la vie, ce qui distingue peut-être le mieux ce premier long-métrage de Pengfei du chef d’œuvre d’Ozu semble définitivement résider dans cette fois accordée au présent. Chez Pengfei, ce dernier, plutôt qu’émerger des décombres d’un inéluctable déclin, semble résolu à se nourrir de lui-même, manifestant un appétit solaire pour l’autosuffisance. Et c’est ce présent qui, synonyme de fraîcheur et de renouvellement, donne envie de se laisser happer par les lumières d’un cinéaste audacieux.

Soleil Håkansson,
Le Passeur critique
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COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS


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