DISPARITION DE MARIE THÉRÈSE CAZANAVE

 






Ma cousine,

Permets-moi de t’appeler comme cela encore aujourd’hui.
Nous n’étions pas de la même famille, mais nous cousinions par le cœur depuis que nous avions découvert que nous nous étions rencontrées fin des années 1970 dans la Creuse. Tu étais en vacances à Trimouline et  tu venais à  Chénérailles faire les courses à l’épicerie ou je travaillais pendant les vacances.
Je t’ai surtout connue à partir de 2002 année ou nous avons fondé l’association Renc’Art au Méliès. Certes, avant cette date, comme beaucoup de Montreuillois je connaissais ton parcours impressionnant, de maire adjointe, de présidente de la Maison Populaire, de militante politique et je dois dire que la première fois que je t’ai rencontrée, j’étais un peu impressionnée. Mais j’ai vite découvert la belle personne que tu étais. Gaie, ouverte d’esprit, réfléchie, tolérante, généreuse.
Pendant 13 ans, tu as participé activement à la vie de l’association. Souvent dans l’ombre, bien que vice-présidente pendant plusieurs années, tu n’as pas ménagé ta peine pour faire vivre ce cinéma municipal Le Méliès qui te tenait tant à cœur. Oh, en réunion tu savais défendre tes idées mais toujours dans l’écoute et le respect de l’autre.  Combien d’heures tu as passées pour mettre à jour les fichiers, envoyer les informations à nos adhérents, être présente à la table dans le hall du cinéma les soirs de films pour distribuer les entrées. Tu étais la mémoire vive 2.0 de l’association. Tout était archivé dans ton ordi et Melle Louison n’avait pas intérêt à mettre des poils dans les logiciels. Car en plus de l’association, tu faisais aussi beaucoup de statistiques électorales, tu analysais les résultats sur plusieurs années, faisait des prévisions souvent judicieuses.
Pour être active, tu l’étais et sportive en plus. J’ai en mémoire une chute de moto qui t’as valu un repos forcé avec une jambe dans le plâtre. Nous nous relayions les uns et les autres pour t’apporter les provisions dont tu avais besoin. Quel soulagement tu as eu, quand tu as pu être de nouveau sur tes deux jambes et les kinés ont su ce que peut faire une femme déterminée.
J’ai aussi en mémoire nos repas entre filles. Nous n’avons guère goûté à tes spécialités culinaires mais j’ai un souvenir extraordinaire de ta cave. Le muscat que tu ramenais des coins d’Argelès et les bonnes bouteilles de vin que tu nous faisais découvrir avec passion resteront encrés dans ma mémoire.
Ma cousine, tu es partie trop tôt. Tu avais encore plein de films à voir, de livres à lire, de débats à mener. Tu es partie la veille de l’ouverture du nouveau Méliès pour lequel tu t’es tant battue et notamment contre UGC et MK2 lorsque ces multiplex avaient porté plainte pour concurrence déloyale. Tu ne connaîtras pas malheureusement le confort des nouveaux sièges, la climatisation des salles, la beauté de ce nouvel espace, mais nous, dans le nouveau Méliès, nous penserons à toi et tu seras présente à nos côtés.
Là où tu es, je ne doute pas que tu vas te rapprocher du monde du cinéma et ta première rencontre sera pour Solveig Anspach partie quelques jours avant toi.
Au nom du Conseil d’administration de Renc’Art au Méliès et de tous ses adhérents, je tiens à présenter à ta famille et à Jacqueline nos plus sincères condoléances et les entourer de toute notre amitié.
Au revoir ma cousine.
25 août 2015

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