Le Parisien 15 Février 2014


Les déboires du nouveau Méliès, c’est pas du 

cinéma

SÉBASTIEN THOMAS | Publié le 15 févr. 2014, 07h00

Le nouveau Méliès, le futur  de six salles, ouvrira-t-il ses portes en 2014 ou en 2015 à Montreuil ? Pour l’équipe de , la maire (EELV), les habitants devraient découvrir le site juste avant Noël. Elle l’a encore rappelé, hier après-midi, lors d’une visite de chantier. Pour ses opposants, il faudra plutôt attendre l’année prochaine. 
« J’ai voulu organiser cette visite car beaucoup d’habitants me demandent ce qui se passe dans cette coque », souligne Dominique Voynet. A première vue, on serait tenté de répondre « pas grand-chose ». Certes, la réponse peut paraître un peu lapidaire mais à voir juste les murs de béton et les cloisons qui séparent les salles, il est difficile de s’imaginer le résultat final, même à l’aide des esquisses affichées au mur.

Une facture qui a explosé

A son ouverture, l’équipement devrait pourtant proposer six salles de 80 à 318 places, soit un  de 1 135 spectateurs, ce qui en fera le plus grand cinéma municipal de France. Mais pas seulement, car le Méliès sera également doté d’un ciné- café, d’un espace pédagogique ou encore d’un salon de lecture.
Il reste que tout cela a un coût et il paraît exorbitant : 18,7M€. Au début du projet, la facture était… de 8 M€ selon la municipalité. Un dérapage impressionnant qui serait lié à une succession de décisions pour le moins surprenantes. A commencer par le choix de deux architectes différents, l’un pour la coque, l’autre pour l’aménagement intérieur. Ensuite, la coque est transparente, une singularité peu compatible avec une activité qui nécessite des salles obscures. Il a donc fallu créer des coques supplémentaires pour chaque salle.
L’isolation phonique a aussi posé problème. « On s’est aperçu que le son du centre commercial, qui se trouve en dessous du Méliès, pouvait pénétrer dans la coque, détaille l’architecte d’intérieur Bernard Ropa. Et inversement. On a donc dû rajouter près de 50 cm d’isolation phonique. » Sans compter la construction d’un escalier de secours non prévu, des problèmes d’accès pompier et des soucis de répartition du poids des trois salles au second niveau.
Bref, un ensemble d’obstacles qui a provoqué l’interruption de chantier à quatre reprises pour faire des permis de construire rectificatifs. Enfin, une entreprise a fait faillite et il a fallu relancer un nouvel appel d’offres. Il reste maintenant à savoir si après tous ces déboires, les délais pourront être respectés. Et même une fois ouvert, la communauté d’agglomération Est Ensemble, qui en aura la gestion, va devoir aussi négocier avec une partie du personnel qui réclame la réintégration des personnels licenciés l’année dernière.


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