Commentaires de Renc'Art sur l'édito de Dominique Voynet


ÉDITORIAL COMMENTÉ DU PROGRAMME DU MÉLIÈS DE FÉVRIER 2013

On peut être tenté d'ergoter sur le nombre des personnes qui ont manifesté devant le Méliès le 19 janvier dernier – 500, dit une journaliste qui n'y était pas ; 2 à 300 selon des participants plus prudents, qui pointent les renforts syndicaux du département – sur leur connaissance des faits, beaucoup étant là pour « défendre le cinéma » et « empêcher la privatisation » – et sur leurs arrière-pensées, à un peu plus d'un an des élections municipales...

Commentaire : Cela s'appelle une prétérition oratoire. Je ne vous dirai pas que... Mais on le dit. La maire ergote. La journaliste dit 500, elle était présente et cette manifestation était effectivement très importante compte tenu des intempéries. 
Une des plus fortes à Montreuil ces dernières années.

Ce n'est pas mon cas. Car il n'est pas de manifestation qui n'indique une inquiétude réelle et qui comme telle, ne doive recevoir une réponse. 
Les faits sont simples, au fond : d'importantes irrégularités – dans la gestion des désormais célèbres séances non commerciales, mais aussi dans celle des séances scolaires, des abonnements, et des « exonérations » - ont été découvertes, presque « par hasard », dans les comptes du cinéma municipal, et bien décrites par certains des agents interrogés. Une partie des recettes est soustraite de la caisse, sans aucune comptabilité, et réaffectée par l'équipe, ou une partie de l'équipe, de son propre chef... La directrice administrative du cinéma en a informé par écrit sa hiérarchie. J'étais dès lors, en vertu de l'article 40 du code pénal, dans l'obligation de saisir d'une part le procureur de la République, d'autre part la direction générale des finances publiques, qui « contrôle » les finances de la commune.

Commentaire : Personne ne lui reproche de vouloir faire la lumière, mais de porter de graves accusations qui nous semblent démesurées, contre trois employés municipaux suspendus : détournement de fonds, un préjudice de dizaines de milliers d'euros subi par la ville, achat de drogue (!)

On aurait pu imaginer que les personnes en cause, et leurs soutiens, seraient venues expliquer pourquoi et en quelles circonstances – procédures de suivi et de contrôle insuffisantes? inconscience du caractère illégal et pénalement répréhensible des « procédures » mises en place ? - elles avaient été amenées à s'éloigner des règles d'une bonne gestion.

Commentaire : Au contraire, les trois employés suspendus nient avoir modifié les procédures mises en place en 2002 par Emmanuel Cuffini et jamais contestées depuis.

Elles ont fait un autre choix, et mobilisé d'autres arguments. D'abord pour dire que ça n'est pas si grave et que « tout le monde fait ça ». Ce qui est faux, bien sûr.

Commentaire : L'équipe du Méliès souligne seulement qu'il ne s'agit pas d'une caisse noire puisque l'existence d'une double billetterie était connue de tous, qu'elle est pratiquée dans de nombreux cinémas municipaux parce qu'inévitable pour les films dépourvus de visa CNC et complètement légale

Ensuite pour exiger l'arrêt de l'enquête. Ce qui est impossible en droit.

Commentaire : Ce qui est demandé ce n'est pas l'arrêt de l'enquête mais l'arrêt de la campagne de désinformation et la réintégration, en attendant les résultats de l'enquête, des trois employés suspendus.


Ensuite pour expliquer que la ville a certainement des arrière-pensées sordides – un deal secret avec UGC et MK2 ? Un projet honteux de privatisation ? – et que l'intérêt supérieur de la Culture (avec un grand C) et du Cinéma (une autre majuscule !) exige de fermer les yeux sur les pratiques en cours. 

Commentaire : Ce propos montre l'estime que la maire porte à la culture en général et au cinéma en particulier. Elle serait plus crédible dans son déni si elle rendait publics les termes de son accord secret avec UGC et MK2 et si elle publiait le document destiné à débattre de la place du cinéma dans la vie culturelle montreuilloise.

Et de mobiliser autour de la « défense du cinéma » palmes d'or et journalistes... Et de sommer les spectateurs de se positionner dans le « conflit », sur la base d'un argumentaire qui leur donne le beau rôle. Et d'engager la croisade, dans la presse et sur les réseaux sociaux, en des termes caricaturaux et insultants, contre la maire, cette épicière sordide qui ne comprend rien à la culture...

Commentaire : Dominique Voynet affiche son dépit de l'ampleur du soutien reçu par l'équipe du Méliès en réponse aux accusations infondées. Elle n'a pu produire aucun élément probant et a même évoqué dans Télérama l'achat de drogue avec l'argent public. 
Voilà qui est très convaincant !

Imaginons une seule seconde que ça se soit passé à la piscine, que des agents aient géré, en dehors du coffre et dans une caisse à part, le produit de certaines entrées, pour le réaffecter à leur guise. Auraient-ils bénéficié du soutien des stars de la natation? Aurait-on vu Camille Lacourt ou Laure Manaudou invoquer « l'exception sportive » et défiler pour dénoncer les menaces inqualifiables pesant sur l'apprentissage de la natation à Montreuil ? Non, bien sûr.

Commentaire : Personne n'a invoqué l'exception culturelle ! La culture semble vraiment l'indisposer ! Mais pourquoi une telle mobilisation ? Encore une lubie des culturaux ? Juste pour embêter Dominique Voynet ? 

La période a été difficile pour les agents ? C'est vrai. Elle l'a été pour les grévistes ; elle l'a été pour les non grévistes, qui ont été eux aussi attaqués et caricaturés. Je le sais et je le regrette. Elle l'a été pour moi. Beaucoup se sont émus de mon silence. Un silence que les avocats de la Ville m'ont demandé de respecter, sous peine de fragiliser juridiquement toutes les démarches, et aussi pour respecter le droit des personnes, dans l'attente du rapport définitif des finances publiques.

Commentaire : Un silence assez particulier ! La mare en personne, et ses amis, se sont exprimés à plusieurs reprises dans la presse et sur Internet

Je prendrai dans les tout prochains jours et sur la base des conclusions de l'enquête administrative et du rapport du trésorier public les décisions qui doivent l'être. Avec une préoccupation, une seule : rendre le Méliès aux amoureux du cinéma et réussir le magnifique projet que constitue l'installation du Nouveau Méliès dans les six salles du Quartier de la Mairie, à l'automne.

Dominique Voynet maire de Montreuil

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