POURQUOI JE DÉFENDS STÉPHANE GOUDET 
ET POURQUOI CE QUI RESTE DE MONTREUIL-VRAIMENT VEUT À TOUT PRIX S’EN DÉBARRASSER 
(et y arrive petit à petit)

Pourquoi je défends Stéphane GOUDET ? Ma vraie question est : « qui va me parler Cinéma ? » et, n’en déplaise à qui que ce soit, je tiens à la majuscule : elle a un sens. D’abord, qui va me parler Cinéma en programmant, non seulement les gros films d’actualités mais aussi, surtout, les petits films qui ne passent nulle part, ou si peu de temps, ou les films plus anciens, oubliés, invisibles, rares... ?

Qui va me parler Cinéma, ensuite, en invitant et en faisant parler les réalisateurs qui accourent du monde entier, pour notre plus grand bonheur, en discourant avec tant de verve et d’intelligence sur tous ces détails cinématographiques que le commun des spectateurs ne voit ou n’entend pas du premier coup, en partageant ces exaltantes et jouissives analyses filmiques, en apportant dans ma vie de cinéphile amateur cette qualité de relations que la France entière nous envie (j’ai des témoignages), en m'offrant pour une somme modique une vision de niveau universitaire qui me tire vers le haut ?

Qui va me parler Cinéma ? Maintenant que la programmatrice et le directeur artistique sont "éconduits", qui va être à la hauteur pour assurer une relève qui ne soit pas décevante ? La directrice nouvellement nommée, qui reste finalement seule en lice (bien joué le coup de la direction "bicéphale", pendant 6 mois, le temps de monter un nouveau coup fourré) ? J’en doute fort : la seule fois où je l’ai vue intervenir publiquement, c’était pour tenir la porte du cinéma où une projection avait été autoritairement interdite et pour répéter qu’elle ne savait rien et ne pouvait rien dire : belle prestation! Sait-on seulement les antécédents prestigieux, à Champigny, de cette directrice si soigneusement élue par la municipalité ?... On me dit qu’il suffit de recruter, que Stéphane GOUDET n’est pas unique... Mais s’il suffisait de claquer des doigts pour avoir programmateur et animateur compétent et de talent, pourquoi n’en trouve-t-on pas partout ? Pourquoi, jusqu’ici, le Méliès est-il exceptionnel et ne le sera plus ?

Mais ce n’est pas tout. Représentant l’association Renc’Art au Méliès, j’ai pu participer à plusieurs réunions, bien que très très rares, du Conseil du Cinéma (toujours avec les majuscules) qui réunit responsables (?) de la Ville, responsables du cinéma, professionnels du Cinéma, représentants des spectateurs et représentants du milieu scolaire, pour suivre la politique culturelle appliquée au Méliès.
Qui va m’y parler Cinéma ? J’entends : qui y a les compétences pour dominer le sujet de la construction d’un nouveau cinéma, qui plus est le « plus grand cinéma Art & Essai de France » ? Qui y a les compétences pour rédiger Le projet culturel de ce cinéma ? pour penser, en amont, à tout ce qu’on aimera trouver dans le futur Méliès ? Qui va m’éclairer sur l’accueil idéal ? sur les accès aux salles ? sur le confort attendu ? sur la qualité des projections, côté cabine comme côté écran et, surtout, côté sonore? Qui va nous faire des suggestions pour l’accompagnement du spectacle cinématographique (librairie ? médiathèque ? salle d’accueil des groupes pour approfondissement pédagogique ou festif...) ? Ma liste est loin d’être exhaustive car, moi, je ne domine pas tout ; mais le Conseil du Cinéma se garde bien de se réunir, encore moins, d’aborder ces sujets et va, sans aucun doute, jeter à la poubelle le projet écrit par Stéphane GOUDET, jusqu’ici le seul qui m’y ait vraiment parler de Cinéma !

Alors, qui va me parler Cinéma ?La directrice, déjà citée ? La conseillère déléguée à la politique de développement du cinéma et de l’audiovisuel ? L’adjoint à la culture ? Ça n’a pas été le cas jusqu’ici. Le chef de service qui est déjà si brillamment intervenu pour empêcher le début du chantier d’installation du numérique en septembre ? La maire en personne ? L’architecte, qui n’a jamais construit de cinéma et que le Conseil n’a pas souvent rencontré ?...
Nous sommes devant un vide terrifiant pour une structure qu’On continue d’annoncer pour la fin de cette année !
Par ailleurs, j’ai proposé, il y a plus d’un an, un projet de pédagogie du Cinéma dans lequel l’association pourrait s’impliquer. J’attendais, depuis, une accalmie pour en discuter sereinement avec l’équipe du Méliès. Je désespère, désormais, d’avoir un interlocuteur et de voir aboutir cette démarche.
Voilà, en gros, pourquoi je soutiens Stéphane GOUDET qui est ce qu’il est, mais qui me parle de Cinéma.

Mais, autre versant de mon interrogation, pourquoi Montreuil-Vraiment veut-elle se débarrasser avec un tel entêtement et au prix de n’importe quel moyen, de Stéphane GOUDET et de son équipe ? Bonne question...
Sans doute parce qu’elle n’a aucun intérêt à garder des compétences qui ne peuvent qu’entraver des projets politiques forcément inavouables mais bien réels. Si plus personne n’anime ce cinéma, il perd son intérêt et sa valeur. Il sera abandonné par ces cultureux qui refusent le pop-corn ou d’être tirés vers le bas, et On va pouvoir, enfin, larguer ce qui fait le sel du Méliès actuel pour développer les séances commerciales, dites populaires, mais pas au sens Éducation populaire, loin de là. Voir Rosny 2...
Si plus personne n’a de compétences à élaborer de projet culturel sérieux, à veiller professionnellement à la qualité du cadre du futur 6 salles, On va pouvoir faire n’importe quoi avec cette coquille vide qui gît en Centre-Ville, puis, pourquoi non ? la refourguer au privé, et pas forcément UGC ou MK2 !
Et, ainsi, Montreuil-Vraiment, qui ne voulait pas de ce futur Méliès, aura réussi à mener un de ces projets et à débarrasser la Ville de Montreuil de son cinéma municipal.
Et, pendant ce temps, On planche sur de beaux discours, de belles chartes, On organise Assises de la culture ou refonte de la vie associative : Ah ! le Partenariat Ville/associations ! la Participation démocratique ! la Démocratie participative locale ! quelques os à ronger pour occuper pendant qu’On mène, en pratique, une politique anti-culturelle, anti-démocratique et absolument non partenariale.

Michel PODGOURSKY spectateur et militant associatif déçu Montreuil, le 12 février 2013

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