Le faux "détournement de fonds"

LE MELIES : « MENSONGES
SUR LA VILLE »
"tract de la section syndicale du cinéma méliès, cgt territotiaux"

                                                                                          Mercredi 23 janvier 2013


Le faux « détournement de fonds ». 

Non, il n'y a pas de caisse noire !


Depuis le samedi 19 janvier 2013, l’équipe du cinéma Méliès de Montreuil est en grève. Ce même jour, une manifestation publique, soutenue par la CGT, a réuni plus de 600 spectateurs et citoyens, en présence de nombreux professionnels du cinéma (Laurent Cantet, Solveig Anspach, Dominique Moll, Dominique Cabrera…) et de nombreux élus de toutes les forces de gauche réunies, majorité municipale exceptée. L’équipe du Méliès dénonce « la maltraitance  subie depuis plus d’un an » et qui vient d’aboutir, à l’occasion de la deuxième enquête administrative de l’année, à la suspension de trois agents et à une plainte contre X pour « détournement de fonds publics »… Par contre, le directeur général adjoint des services, qui a dirigé le Méliès pendant 9 mois n’est ni suspendu ni entendu pendant l’enquête, mais nommé enquêteur !

L'accusation porte sur les recettes générées par une dizaine de séances « non commerciales » par an (sur 4000 séances organisées) reversées dans la « billetterie commerciale », afin d’acheter des places aux invités des associations-partenaires choisies par la ville. Les élus de la majorité disent avoir récemment découvert ce « système » qu’ils qualifient de « caisse noire », en fantasmant sur d’autres usages. Pourtant, certains élus sont eux-mêmes intervenus pour obtenir le versement de ces recettes à des associations, au vu et au su de tous... Mieux encore, le mécanisme que la ville affirme illégal, existe depuis plus de 15 ans et a été confirmé « dès la municipalisation du cinéma » en 2002, écrit la Maire. Qui était alors directeur de l’action culturelle et directeur par intérim du Méliès ? Celui qui est désormais Maire adjoint à la culture et au budget de la ville de Montreuil ! Il a d’ailleurs
admis au dernier Conseil municipal avoir mis en place l’ensemble des procédures budgétaires et connaître la double billetterie… soi-disant découverte en novembre 2012.

Tous les agents du Méliès clament leur honnêteté, leur respect des lois et leur haute idée du service public.


Diffamation et surmédiatisation.
« Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage. »

L’équipe du Méliès dénonce un piège grossier et la quatrième attaque frontale en un an toutes  plus énormes les unes que les autres : sécurité des spectateurs (pour une panne d’ampoules), souffrance du personnel (alors que 14 membres d'une équipe de 15 personnes affirmaient leur plaisir à travailler ensemble au cinéma), « favoritisme » dans l’attribution du marché numérique (accusation levée quelques jours plus tard, mais qui a entraîné 3 semaines de fermeture de deux des trois salles du Méliès) et désormais « détournement de fonds », « enrichissement personnel » (accusation publique à présent niée) et « achat de drogues » !!!

Des méthodes scandaleuses sont employées pour salir et démanteler l'équipe : parallèlement aux pseudo « enquêtes » internes, où chacun est juge et parti, la publication de deux annonces de « directeur du Méliès », en lieu et place de celle, promise, de « directeur technique et administratif », la lecture publique illégale réitérée d’un rapport confidentiel de la médecin du travail de la ville (laquelle a démissionné depuis), le directeur artistique qualifié sur internet de « harceleur » par un membre du cabinet de la maire, etc.

« Trop, c’est trop », dit aujourd’hui l’équipe qui dénonce les « méthodes violentes utilisées par la municipalité et sa direction générale » pour « évincer les membres d’une équipe qui dérange ».

La CGT exige la réintégration des trois agents suspendus qui souffrent de la perte brutale de leur activité et qui subissent l’amputation d’une partie de leur salaire.

Pourquoi l'acharnement ?
Un projet culturel et une équipe qui dérangent..?

Pourquoi cette équipe dérangerait-elle ? Est-ce parce qu’elle porte le projet du nouveau Méliès (6 salles, au lieu de 3) que Dominique Voynet voulait tuer dans l’œuf après son élection, et qu’elle n’a encore jamais réussi à faire sien ?
« Trop cher », inutile, trop élitiste, trop « bobo », dit-elle au Monde.

Ne serait-il pas aussi trop marqué par son prédécesseur et par son directeur artistique ?
Stéphane Goudet et l’équipe, après s’être mobilisés contre UGC et MK2 qui voulaient empêcher l’extension du Méliès (« un combat brutal et arrogant contre les circuits », commenta Voynet), ont effectivement résisté en interne aux pressions de la municipalité. Résisté pourquoi ?
Pour avoir des garanties sur l’acoustique menacée des nouvelles salles,
contre l’ingérence politicienne dans la programmation,
contre la suppression de la moitié des centres de loisirs fréquentant le cinéma à l’année,
contre la tentation d’aligner les tarifs sur les prix des multiplexes,
 pour refuser la suppression d’un film des programmes d’éducation à l’image,
pour contester la remise en cause des dispositifs pédagogiques (avec pour argument : « On force les enfants à voir des films qu’ils n’ont pas envie de voir » !).

 Mais ils se sont aussi mobilisés pour demander simplement à quel projet culturel répondaient à la fois le transfert surprise des cinémas à la communauté d’agglomération Est Ensemble, la perte annoncée de 6 postes, par rapport au projet initial, à l’ouverture du nouveau cinéma (avec remplacement de caissiers par des bornes et polyvalence généralisée, façon multiplexe) et la disparition programmée de la subvention d’équilibre de la ville... « Le cinéma est un art médiocre et petit-bourgeois. C’est pour cela que je n’y vais jamais », résume un élu.
Largement imités, la Maire et l’élu à la culture boycottent le Méliès et n’y ont vu ni les frères Dardenne, ni Weerasethakul, ni Tsaï Ming-liang, ni Michael Cimino, ni Wes Anderson, ni Milos Forman, ni Stephen Frears, ni Costa-Gavras, ni Anna Karina, ni Bertrand Tavernier, ni Jacques Audiard, ni Noémie Lvovsky. Quasiment personne.
Qui aime et défend le cinéma et l’intérêt général ?

À un an de l’élection municipale, Dominique Voynet a souhaité faire le ménage dans un service jugé trop libre. Mais les spectateurs qui dénoncent le mépris pour la présomption d’innocence et « l’acharnement » de la municipalité contre l’équipe du Méliès soutiennent leur cinéma, son travail de qualité et ses employés. Ainsi ont-ils été très nombreux à suivre Michel Leclerc et Laurent Cantet récemment invités, après qu’ils ont indiqué l’un et l’autre refuser de débattre au Méliès compte tenu des circonstances, avant d’aller discuter de leurs films… au café d’à côté. Après le succès formidable de la manifestation du 19 janvier et alors que la Maire refuse toujours de recevoir les grévistes, d’autres actions sont envisagées, dont nous vous tiendrons prochainement informés.

Populaire et exigeant,
Défendons l'esprit de notre cinéma !
Pour soutenir le Méliès, une caisse de solidarité a été ouverte à la CGT des territoriaux de Montreuil. Vous pouvez également signer les pétitions :   "https://12363.lapetition.be/"  "https://www.lapetition.be/en-ligne/Crise-au-melies-de-montreuil-12398.html"

Pour vous informer de l’évolution de la situation :
http://soutienaumelies.wordpress.com/

Posts les plus consultés de ce blog

FESTIVAL DU FILM DE MONTREUIL

LA VACHE ET LE POT AUX LAIDS

LUNDI 19 OCTOBRE 17H45