1er décembre BACK HOME

MERCREDI 1ER DÉCEMBRE  20H45
BACK HOME 
de Joachim Trier
(Norvège - 2015 - 1h49)
avec Isabelle Huppert, Gabriel Byrne, Jesse Eisenberg
AVANT-PREMIÈRE et RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR à l'issue de la projection

Bande annonce





Alors que se pépare une exposition consacrée à la célèbre photographe Isabelle Reed 
trois ans après sa mort accidentelle, son mari et ses fils sont amenés à se réunir dans la maison familiale et évoquer les fantômes du passé ...




Place à l'introspection, aux murmures et aux limbes. La manière du réalisateur norvégien n'a rien de frontal. Son portrait de famille procède par volutes et tournoiements, selon une chronologie mystérieuse, parfois trompeuse. Le cinéaste alterne, sans démarcation nette, les points de vue des deux fils et des parents. Il explore les songes, les souvenirs et les pensées de chacun, y compris ceux de la mère, disparue quelques années avant. Certes, elle était une photographe de guerre connue. Mais ce qui est beau, dans ce film doux et mélancolique, c'est qu'il dépasse les caractéristiques sociologiques et locales, pour capter un moment archétypal et déchirant. Celui où une famille se défait symboliquement. Le temps pour que chaque membre cesse d'être, aux yeux des autres, ce qu'il paraissait. S'il n'a l'intensité exceptionnelle d'Oslo, 31 août, son précédent film, Louder than bombs (Back Home) est d'une subtilité et d'une élégance comparables, avec davantage de sophistication et, plus surprenant, pas mal d'humour. C'est une juxtaposition de solitudes sous le même toit que filme Joachim Trier, chacun dans sa chambre et dans son monde, loin de l'illusion édénique de former un tout. Des quelques tentatives « cosmopolites » vues pour l'instant à Cannes, celle-ci est la plus cohérente. Elle évoque un certain cinéma américain indépendant en train de disparaître –disons Terrence Malick, mais en plus sobre, et avant qu'il n'ait vu la lumière. Joachim Trier confirme aussi qu'il sait regarder ses acteurs avec un mélange rare d'empathie et d'acuité.
Isabelle Huppert se laisse voler une fragilité et une inquiétude qui donnent, par instants,l'impression de découvrir une autre femme.

Louis Guichard, Télérama


 





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